Originaire de l’Asie et plus particulièrement de la Chine. La carpe fut importée en Europe et en France il y a un peu plus de 15 siècles par les Romains. Leur objectif était d’en faire l’élevage pour nourrir la population, elle servait de réserve de nourriture dans les bassins. A la base, on va distinguer 3 grandes variétés. La carpe commune, la cape cuir et la carpe miroir. C’est à cette dernière qu’on va s’intéresser plus particulièrement. Comprendre ses moeurs, ses habitudes et surtout chercher à cibler les plus gros spécimens.

La carpe miroir est un poisson d’eau douce, on la trouvera aussi bien en rivière que dans des étangs et des lacs. De nom latin « Cyprinus Carpio » elle est un poisson à chair blanche. Elle est catégorisée avec les gardons ou les brèmes, enfin les poissons blancs de la famille des Cyprinidés en général.

Mœurs et spécificités

On va retrouver deux nageoires pectorales, une nageoire dorsale, deux nageoires pelviennes, une nageoire anale et une puissante nageoire caudale. L’ensemble lui permettra de se stabiliser ou de fuir rapidement. Deux barbillons se trouvent de chaque côté de sa bouche, ce système olfacto-gustatif lui permet d’identifier tous types de nourriture. Ils sont comme un radar qui vont lui permettre de rechercher les zones de nourriture. Une fois qu’elle aura trouvé de la nourriture, elle aspirera avec sa bouche la nourriture. Contrairement aux carnassiers, la carpe n’a pas de dents au niveau de la bouche. Sa bouche est donc moins dangereuses. Néanmoins elle possède en fond de bouche, au niveau du pharynx, des dents qu’on appelle dents pharyngiennes. Elles lui permettent de moudre très finement la nourriture, même très dure.
« Les barbillons qui se trouvent de chaque côté de la bouche, sont un système olfacto- gustatif, qui permet à la carpe d’identifier tous types de nourriture »

La distinguer des autres types de carpes

Entre une carpe commune entièrement recouverte d’écailles et une carpe cuir dépourvue d’écailles, la carpe miroir ne possède que quelques écailles irrégulières sur le dos (principalement milieu du corps et au niveau de la nageoire dorsale et caudale). Cette spécificité permettra de différencier les poissons entre eux et ainsi de voir leurs évolutions de poids. Lors de la prise de photo de notre poisson, on essaiera de bien cibler ces écailles . Et lorsque ce poisson se fera piquer quelques années après on pourra le reconnaître. Ce qui peut être très intéressant pour se rendre compte du potentiel de nourriture naturelle dans le plan d’eau et s’il est propice à nourrir des gros poissons. En moyenne on va considérer que durant les 5 premières années le poisson va grossir d’environ 2kg par an, puis ensuite il prendra environ 1kg par an et finira par stagner.
La carpe miroir a un corps beaucoup moins élancé qu’une carpe commune. Elle va être beaucoup plus ronde. Cette variété est souvent plus propice à prendre du poids et ce sont souvent ces poissons qui auront des poids records. Elles vont avoir un ventre un peu plus pendant et souvent une sorte de petite bosse à la jonction entre la tête et le corps. Les poissons records avoisinent les 40 Kg !

En général de couleur brune, elle peut avoir des variantes en fonction des caractéristiques physico-chimiques de l’eau, de son alimentation et de la nature du fonds du plan d’eau où elle évolue. Le substrat jouera sur la dureté de la bouche du poisson. Elle aura la bouche plus tendre dans un plan d’eau au fond vaseux alors qu’un poisson de gravière aura en général la bouche plus dur. L’alimentation jouera sur la couleur du poisson.

Un plan d’eau avec beaucoup d’écrevisses, par exemple, donnera des reflets orangés au poisson, souvent sur le bas ventre. Alors que les poissons habitués à filtrer la vase auront une couleur plus sombre, tendant sur le gris.

Mode de vie

Comprendre ses réactions et sa façon d’évoluer nous permettra d’accroître nos chances de capturer ce magnifique poisson. Même si elle est douée d’une certaine intelligence, la carpe miroir reste un animal. Ainsi ses principales priorités seront de se nourrir et de se reproduire.

Reproduction

Certaines conditions doivent être réunies pour que la carpe entame son processus de reproduction. En premier lieu c’est la température de l’eau qui va déclencher son frai . C’est en général au printemps et dès que la température de l’eau va dépasser les 18 degrés qu’elle va commencer sa reproduction. Elle va donc rechercher les zones du plan d’eau les moins profondes car c’est là que l’eau se réchauffera le plus vite et où elle gardera une température plus élevée plus longtemps. On remarquera souvent un regroupement de poissons à proximité.

Les carpes atteignent leur maturité sexuelle vers l’âge de trois ou quatre ans, le nombre de poisson qui se regroupera sera donc assez impressionnant en général. On s’en rend facilement compte en observant les secteurs de frai, des centaines de poissons se frottent les uns aux autres provoquant des remous dans l’eau.

Quand les conditions seront réunies, la carpe femelle va pondre des œufs dans la végétation, souvent en bordure. Puis les mâles vont féconder les œufs. La période de frai dure environ une dizaine de jours. Lors de cette période la pêche va être très difficile, les poissons ne se nourrissent pas étant concentrés sur leur reproduction. Par contre, post-frai, les poissons vont devoir regagner en énergie et être en chasse de nourriture. Si certains se nourriront des œufs, la plus part chercheront de la nourriture naturelle, ou par facilité iront plus facilement sur les postes d’amorçage. On identifiera les poissons ayant frayé en remarquant des blessures sur le corps ou des écailles arrachées.

« Les alevins éclosent en trois jours à huit jours, en fonction de la température de l’eau . Ils se nourriront alors de plancton ou de larves d’insectes. Puis une fois plus grands ils rejoindront les bancs de carpe. »

Le comportement des carpes miroir est relativement conditionné. Jeunes elles ont un comportement assez grégaire et se déplacent en groupe. On observe parfois les bancs se déplacer. En général, elles suivent le même circuit de déplacement et vivent par habitude. Ainsi elle vont associer des zones du plan d’eau avec de la nourriture ou des lieux de repos sécurisé. Les poissons plus vieux et donc plus gros deviennent solitaire, ils peuvent vivre une vingtaine d’années.

Alimentation

La carpe miroir est omnivore et opportuniste. Elle va se nourrir de végétaux, de mollusques et de crustacés. Par manque de nourriture elle peut chasser les petits poissons mais ce n’est pas son instinct primaire et cela lui demande un trop gros effort, elle n’est pas profilée pour se jeter sur les petites proies rapide. Elle va surtout raffoler des vers de vases, des moules et des écrevisses. Elle aime les appâts croquants. On va pouvoir cibler ses zones de nourriture en observant le plan d’eau. Lorsqu’elle fouille la vase par exemple, on remarquera des bulles remonter à la surface, ou alors elle sautera hors de l’eau. Ces sauts lui permettront de se débarrasser de résidus de nourritures dans ses branchies.

Une mémoire de carpe miroir

Dans l’ensemble la carpe est un poisson assez intelligent et elle apprendra de ses erreurs. C’est pourquoi il est plus difficile d’attraper les plus grosses carpes car elles sont beaucoup plus méfiantes. Mais son envie et besoin de se nourrir et se reproduire pourra l’amener à faire des erreurs. Et il faudra cibler cette faille pour piquer un beau spécimen.

Ses nourritures favorites

Comme précisé avant, la carpe est un poisson opportuniste et elle restera pragmatique dans son choix d’alimentation. Elle cherchera à dépenser le moins d’énergie possible pour se nourrir. Les bancs de carpes vont identifier des zones de nourriture naturelle et elles y reviendront pour se nourrir. Mais elles pourront se détourner de ces zones pour des appâts plus nourrissants et un meilleur apport en protéines. C’est pourquoi il ne faudra pas négliger son amorçage. En qualité et en quantité. L’objectif sera d’attirer les bancs de carpe sur son amorçage mais surtout arriver a garder les poissons sur notre zone.

On essaiera ainsi de proposer des appâts complets en textures et apports énergétiques. D’abord de la petite particules pour forcer les poissons à fouiller, on utilisera alors du pellets ou des graines comme du chènevis ou du Maïs. On pourra rajouter des noix tigrées pour le côté croquant et nourrissant. L’indispensable sera la bouillette, elle apportera l’avantage du côté croquant dont raffole les carpes mais surtout c’est son côté nourrissant qui les intéressera. Une bille riche en protéine saura les convaincre de rester et se nourrir. Car elle aura l’avantage de la sustenter à moindre effort pour elle.

Vous trouverez dans cette catégorie de quoi créer une zone attractive pour les poissons. En mixant des graines, du pellets et de la bouillette. A découvrir sur Chronocarpe .

Les gros spécimens

On aura évoqué le comportement solitaire des plus gros sujets, mais leur besoin d’apport en nourriture sera plus important. D’autant plus qu’on considère qu’un poisson aura besoin de 10% de son poids pour se rassasier. Si une grosse carpe va chercher seule sa nourriture, elle va aussi laisser faire les bancs de carpettes. Et lorsqu’un banc aura trouvé une bonne zone de nourriture, elle observera à distance pour savoir si il est judicieux qu’elle chasse le banc pour venir se nourrir.
C’est pourquoi bien souvent après avoir piqué des petits poissons on arrivera à prendre un plus gros sujet. Ou alors c’est sur un montage perdu en dehors de la zone d’amorçage qu’on arrivera à piquer un très gros poisson.

Pêcher pour comprendre…

Outre le côté passionnel, s’intéresser en détails à la carpe miroir permettra de comprendre son mode de fonctionnement, ses habitudes et son comportement. Ainsi après analyse on pourra essayer de cibler le poisson record du secteur. Mais heureusement tout n’est pas aussi simple, il faudra prendre en compte le plan d’eau, l’environnement et bien d’autres paramètres. Enfin de quoi se creuser la tête…

• la carpe commune (entièrement couverte d’écailles régulières)
• la carpe miroir (partiellement à totalement couverte de grosses écailles)
• la carpe cuir (Sans écaille -avec une peau nue, comme du cuir)
• la carpe koi (reconnaissable à ses couleurs vives et sa couverture d’écailles variable)